
Aperçu détaillé des événements économiques et des rapports d'entreprise pour le mardi 16 décembre 2025. En focus : les statistiques macroéconomiques des États-Unis, la géopolitique en Europe, les mesures de relance au Canada et les rapports des sociétés des indices S&P 500 et Euro Stoxx 50.
Le mardi 16 décembre 2025, les marchés mondiaux seront inondés de nouvelles. Les investisseurs se préparent à analyser des données macroéconomiques clés, tout particulièrement aux États-Unis, où, après une pause budgétaire, un bloc de statistiques sur le marché du travail et l'immobilier sera publié. En même temps, dans différentes régions, des indices préliminaires de l'activité commerciale (PMI) pour décembre seront publiés - allant de l'Australie et du Japon à l'Europe et aux États-Unis - permettant d'évaluer l'état de l'industrie et des services à l'aube de la nouvelle année. En Europe, l'attention est portée sur la géopolitique : un sommet des pays d'Europe de l'Est de l'UE se tiendra à Helsinki, dédié à la sécurité face à la menace persistante de la Russie. Sur le front monétaire, une nouvelle importante sera la décision de la Banque du Canada de revenir à l'achat d'obligations d'État (relance du QE), ce qui pourrait influencer les sentiments sur le marché monétaire. Les événements corporatifs ne passeront pas inaperçus non plus : le géant américain de la construction Lennar et le conglomérat français VINCI publieront leurs rapports financiers. En somme, ces événements fixeront le ton des échanges dans tous les fuseaux horaires. Il convient de noter que, ce jour-là, les bourses du Kazakhstan seront fermées en raison d'une fête nationale, ce qui réduira quelque peu l'activité sur les marchés régionaux de la CEI.
Calendrier macroéconomique (heure de Moscou)
- 01:00 — Australie : indices PMI préliminaires dans l'industrie, les services et l'indice composite PMI (décembre).
- 03:30 — Japon : indices PMI préliminaires dans l'industrie, les services et composite (décembre).
- 08:00 — Inde : indices PMI préliminaires dans les secteurs manufacturier et des services, PMI composite (décembre).
- 11:30 — Allemagne : PMI manufacturier S&P Global, PMI services et PMI composite (décembre, données préliminaires).
- 12:00 — Zone euro : PMI composite S&P Global (décembre, préliminaire) ; 12:30 — Royaume-Uni : PMI composite S&P Global (décembre, préliminaire).
- 13:00 — Allemagne : indice de sentiment économique ZEW (décembre) ; zone euro : indice de sentiment ZEW (décembre) et balance commerciale (octobre).
- 16:15 — États-Unis : rapport ADP sur l'emploi dans le secteur privé (novembre).
- 16:30 — États-Unis : Nonfarm Payrolls (nouveaux emplois hors agriculture, novembre) et taux de chômage (novembre).
- 16:30 — États-Unis : mises en chantier (Housing Starts) pour septembre.
- 17:45 — États-Unis : indices PMI préliminaires de l'activité commerciale dans l'industrie, les services et composite (décembre).
- 00:30 (mercredi) — États-Unis : données hebdomadaires de l'Institut Américain du Pétrole (API) sur les stocks de pétrole brut.
Asie et Australie : les PMI indiquent une dynamique de croissance
La région Asie-Pacifique démarre la journée avec la publication des indices des directeurs d'achat. En Australie, le **PMI préliminaire pour décembre** continue de refléter une croissance modérée de l'économie. Les valeurs de novembre ont montré que l'indice composite a augmenté à environ 52-53 points, signalant une expansion de l'activité pour le quatorzième mois consécutif. La sphère des services se sent particulièrement en confiance, soutenue par une consommation stable, tandis que le secteur industriel oscille à la limite de la stagnation. Les chiffres de décembre devraient maintenir cette tendance : une croissance soutenue des services et un état de production proche de la neutralité. Cela démontre une douce reprise de l'économie australienne dans un contexte de ralentissement de l'inflation et de pause dans l'augmentation du taux de la RBA.
Au Japon, la situation est plus variée. Le **PMI préliminaire du Japon** pour l'industrie devrait demeurer en dessous de la barre des 50, continuant d'indiquer une contraction de la production dans les usines. Le mois précédent, l'indice s'est amélioré de 48,2 à environ 48,7, mais les fabricants sont toujours confrontés à une faible demande extérieure et une demande interne prudente. En revanche, le secteur des services du Pays du Soleil Levant démontre une résilience enviable : l'indice final PMI services pour novembre était d'environ 53,2, reflétant une croissance robuste grâce à la reprise du tourisme et à une demande de consommation stable. L'indice composite pour le Japon est légèrement au-dessus de 50 points, ce qui signifie une légère croissance globale de l'économie. Les données de décembre montreront si les entreprises japonaises parviennent à maintenir cet équilibre fragile - les investisseurs en Asie surveilleront de près les chiffres du PMI pour évaluer l'élan de l'économie avant la décision de la Banque du Japon cette semaine.
L'Inde continue de représenter un point lumineux sur la carte des marchés émergents. Les prévisions pour le **PMI préliminaire de l'Inde** en décembre devraient confirmer le maintien d'une forte activité commerciale. En novembre, l'économie indienne a ralenti légèrement, mais elle est restée dans une zone de croissance vigoureuse : le PMI manufacturier a chuté à environ 56-57 (contre un record de 59 en octobre), tandis que l'indice des services s'est au contraire accéléré à environ 59-60. L'indice composite PMI de l'Inde fluctue autour de 59, ce qui, bien qu'étant un niveau minimal depuis six mois, indique néanmoins une forte expansion. Pour les investisseurs, de tels niveaux de PMI signifient que le marché indien reste l'un des moteurs de la demande régionale - une économie indienne stable soutient l'appétit pour le risque en Asie et la demande de matières premières, bien que les taux de croissance soient légèrement normalisés par rapport à des niveaux extrêmement élevés.
Europe : activité économique et sentiment économique
En Europe, plusieurs indicateurs importants seront publiés au milieu de la journée, aidant à évaluer la santé de l'économie de la zone euro à l'aube de 2026. Les **PMI préliminaires de décembre** pour les principales économies de la région, y compris l'Allemagne, présentent un tableau mixte. Dans l'industrie de la zone euro, la contraction se poursuit : l'indice PMI manufacturier de l'Allemagne est resté nettement en dessous de 50 ces derniers mois (environ 45-47 points), reflétant une faible demande extérieure et une réduction des commandes dans l'industrie manufacturière. Les taux d'emprunt élevés et les coûts énergétiques continuent de peser sur l'activité de production en Europe. Le secteur des services se porte un peu mieux - en Allemagne et en France, le PMI des services est resté plus proche de la barre de neutralité de 50, dépassant par moment cette barre grâce à une consommation soutenue. Cependant, le PMI composite **de la zone euro** a oscillé autour de 47-49 points cet automne, ce qui signifie que l'activité commerciale en général était en contraction. Les données préliminaires de décembre pourraient montrer une légère augmentation des indices grâce à la stabilisation des prix des matières premières et à l'amélioration des conditions d'offre. Si le PMI composite s'approche de 50, cela pourrait signaler la possible sortie de l'économie régionale d'une récession technique, ce qui soutiendrait les indices boursiers européens (Euro Stoxx 50, DAX). Dans le cas contraire, le maintien d'une dynamique négative du PMI renforcerait les craintes de stagnation, pesant sur la valeur de l'euro.
En plus des PMI, à 13:00 heure de Moscou, les investisseurs examineront l'**indice des attentes économiques ZEW** en Allemagne et dans la zone euro. Le mois dernier, l'indice pour l'Allemagne avait augmenté d'un niveau très négatif vers -10 points, reflétant une diminution progressive du pessimisme parmi les analystes. Le ZEW de décembre pourrait montrer une amélioration des sentiments grâce à la baisse de l'inflation et aux espoirs d'un assouplissement de la politique de la BCE à l'avenir. Si l'indice ZEW atteint ses niveaux les plus élevés des derniers mois (proche de zéro ou de valeurs positives), cela confirmerait une tendance à la reprise de la confiance et pourrait avoir un effet positif sur le secteur bancaire et les actions cycliques de l'Europe. Dans le même temps, Eurostat publiera des données sur le **commerce extérieur de la zone euro pour octobre** : le marché s'attend à ce que le surplus se maintienne, car la baisse des prix des matières premières a réduit le coût des importations, et la faiblesse de l'euro a soutenu les exportations. Une augmentation du surplus commercial constituerait un facteur positif supplémentaire pour l'euro et les marchés européens, tandis qu'un déficit inattendu pourrait soulever des questions sur la compétitivité de la région.
Géopolitique : sommet de l'aile est de l'UE à Helsinki
En dehors des publications macroéconomiques, l'agenda européen est défini par un événement géopolitique important. À Helsinki, le 16 décembre, se tiendra un sommet des pays de l'aile est de l'Union européenne, consacré à la coordination des mesures de défense **« pour se protéger contre la Russie »**. La Finlande est à l'initiative de la réunion : le Premier ministre Petteri Orpo convoque les dirigeants de la Finlande, de la Suède, de la Pologne, de l'Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Roumanie et de la Bulgarie pour discuter du renforcement de la sécurité collective. À l'ordre du jour figurent les questions de financement des mesures de protection des frontières orientales de l'UE, du renforcement de la défense aérienne et de l'augmentation des capacités des forces terrestres. Les participants au sommet ont l'intention de convenir d'une position commune et de formuler une demande à Bruxelles pour l'octroi de ressources supplémentaires à la défense des frontières orientales de l'Union.
Pour les marchés, cet événement est important dans le contexte d'une possible augmentation des dépenses de défense et d'une intensification des tensions géopolitiques. Les efforts pour renforcer les frontières de l'UE témoignent de la nature durable des risques à l'est de l'Europe. Les investisseurs peuvent s'attendre à une augmentation des dépenses gouvernementales dans le secteur militaire et la sécurité, ce qui pourrait être bénéfique pour les entreprises de l'industrie de la défense en Europe (par exemple, les fabricants d'armements, les technologies de cybersécurité, etc.). En même temps, le sommet envoie un signal clair de solidarité pour les pays d'Europe de l'Est face à la menace russe, ce qui réduit une prime de risque politique dans la région. Si des programmes concrets de financement de la défense par l'UE sont annoncés à l'issue de la réunion, cela pourrait soutenir à court terme l'euro et les actions des groupes de défense européens. Cependant, en règle générale, le facteur géopolitique reste ambigu : d'une part, le renforcement de la sécurité renforce la confiance ; d'autre part, la présence même d'une « menace permanente », comme le déclarent les dirigeants, maintient la prudence des investisseurs à l'égard des actifs de la région.
Canada : retour de la Banque du Canada à la stimulation
Des nouvelles émaneront également des banques centrales. Au centre de l'attention se trouve la **Banque du Canada**, qui commence à mettre en œuvre la décision de reprendre l'achat de bons du Trésor sur le marché ouvert. En substance, le régulateur revient à des éléments d'assouplissement quantitatif (QE) pour la première fois depuis longtemps. Les volumes prévus d'achats de bons du Trésor sont importants - selon les rapports, les premiers arrêts pourraient atteindre des dizaines de milliards de dollars canadiens. L'objectif du programme est de restaurer une structure d'actifs optimale au bilan de la Banque du Canada et de soutenir la liquidité du système financier face aux besoins croissants du gouvernement en matière de financement.
Pour les investisseurs, c'est un signal de l'assouplissement des conditions monétaires au Canada. Une demande supplémentaire de la part de la banque centrale pour des obligations d'État à court terme fera probablement baisser les rendements dans ce segment et affaiblira légèrement le dollar canadien (CAD) en raison de l'augmentation de la masse monétaire. Dans le même temps, les responsables ont souligné qu'il s'agissait bien d'achats d'obligations (de titres à court terme) et non d'un retour à un QE complet sur les obligations à long terme - l'objectif est donc davantage technique, pour gérer la liquidité, et non une stimulation directe de l'économie. Néanmoins, les marchés pourraient interpréter cette étape comme un indice d'une politique plus douce à venir si les conditions économiques se détériorent. Le marché boursier de Toronto (indice S&P/TSX) pourrait bénéficier modérément de ces nouvelles, surtout les actions des banques et de l'immobilier, qui profitent de taux plus bas. En même temps, sur le marché des devises mondial, la paire USD/CAD pourrait évoluer en faveur du dollar américain. Il est important pour les investisseurs de suivre la rhétorique de la Banque du Canada : si le régulateur insinue la possibilité d'étendre les achats ou de les prolonger jusqu'en 2026, ce sera un signal « accommodant » clair, susceptible d'améliorer le moral sur les marchés émergents et de pousser d'autres banques centrales à envisager un assouplissement.
États-Unis : données clés sur le marché du travail
L'événement majeur de la journée pour les marchés mondiaux sera la publication du rapport retardé sur le marché du travail des États-Unis pour novembre. Les **Nonfarm Payrolls des États-Unis** (nombre de nouveaux emplois hors agriculture) seront publiés à 16h30 heure de Moscou et attireront une attention particulière, car les données d'octobre n'ont pas été publiées en raison d'une crise budgétaire et sont maintenant fusionnées avec celles de novembre. La période prolongée de collecte des statistiques rend les prévisions difficiles : les économistes s'attendent à une augmentation modérée de l'emploi, peut-être dans une fourchette de 100 à 150 000 emplois, ce qui serait nettement en dessous des tendances antérieures. Cette stagnation relative de l'embauche pourrait être due à l'impact de l'incertitude écrasante de l'automne et à l'arrêt partiel du travail fédéral en octobre. Toutefois, un scénario de « croissance compensatoire » est également possible, si certaines des offres d'emploi non pourvues d'octobre ont été comblées en novembre, auquel cas les chiffres pourraient dépasser les attentes.
Simultanément, le ministère du Travail publiera le **taux de chômage** pour novembre. Étant donné que les données d'octobre sur le chômage n'ont pas été recueillies, les investisseurs compareront ce nouvel indicateur principalement avec le niveau de septembre (qui était de 3,9 %). Si le chômage augmente de manière significative au-dessus de 4 %, cela indiquera un affaiblissement du marché du travail et pourrait renforcer les attentes d'une baisse des taux de la Fed. Cependant, si le taux de chômage reste proche des valeurs précédentes (environ 3,9-4,0 %) avec une faible croissance des salaires, cela mettra en évidence une faible participation de la main-d'œuvre : le marché du travail se refroidit, mais sans licenciements massifs, laissant la Fed dans le doute. Dans l'ensemble, de faibles données sur l'emploi seront pour les marchés un signal que le cycle de l'assouplissement de la politique monétaire aux États-Unis est définitivement terminé, et pourraient même raviver les discussions sur une baisse des taux au premier semestre 2026. Cela pourrait entraîner une baisse des rendements des obligations d'État et un affaiblissement du dollar, tout en soutenant les actions en croissance (secteur technologique). En revanche, si l'emploi fait preuve d'une résilience inattendue (par exemple, si les Nonfarm Payrolls dépassent les 200 000), la réaction serait inverse – renforçant le risque d'une position « faucon » de la Fed, ce qui pourrait provoquer des ventes massives sur les marchés boursiers et un renforcement du USD.
Une touche supplémentaire au tableau du marché du travail sera apportée par le **rapport ADP** sur l'emploi dans le secteur privé, publié peu avant les données officielles. Le mois dernier, l'ADP a même annoncé une contraction du nombre d'emplois dans les entreprises privées - un signal indiquant que les entreprises commencent à adopter une attitude plus prudente concernant l'embauche. Si le nouvel ADP de novembre indique une faible augmentation ou une variation négative, cela renforcera la confiance des investisseurs dans le refroidissement du marché du travail. Cependant, il convient de noter que la corrélation entre l'ADP et les Nonfarm Payrolls n'est pas toujours directe, surtout en période de situations atypiques. Néanmoins, des tendances concordantes (par exemple, un ADP faible et de modestes Nonfarm Payrolls) constitueront pour les participants au marché une confirmation de la tendance générale au refroidissement de l'économie américaine à la fin de l'année.
États-Unis : secteur de la construction et activité commerciale
En plus des indicateurs sur le marché du travail, les États-Unis publieront également d'autres macro-indicateurs importants pour évaluer l'état de l'économie. À 16h30 heure de Moscou, des données reportées sur la **construction de logements pour septembre** seront publiées. Il s'agit de l'indicateur des mises en chantier (Housing Starts) - le nombre de nouvelles constructions de logements. Sa publication a été retardée en raison de l'arrêt des activités gouvernementales, et maintenant les investisseurs obtiendront immédiatement les chiffres pour septembre (et peut-être bientôt pour octobre). Les attentes pour le marché du logement sont modérées : des taux hypothécaires élevés (plus de 7 % annuels cet automne) ont considérablement refroidi la demande de nouveaux logements. En août, les mises en chantier aux États-Unis ont chuté, et il est probable que septembre ait poursuivi cette tendance faible. Une éventuelle diminution de 5 à 10 % du nombre de mises en chantier par rapport au mois précédent indiquerait des difficultés dans le secteur de la construction - les promoteurs retardent les projets en raison du coût élevé des emprunts et de la prudence des acheteurs. Cependant, il y a aussi un aspect positif : la réduction de la construction de nouveaux logements aide à alléger la situation de surapprovisionnement immobilier et peut, à terme, soutenir les prix de l'immobilier. Les marchés percevront de faibles données sur les mises en chantier comme un argument supplémentaire en faveur de l'idée que la Fed pourrait assouplir sa politique l'année prochaine pour éviter une forte récession dans une économie intéressante.
Le soir, de nouvelles estimations de l'activité commerciale aux États-Unis seront également publiées : les **indices PMI préliminaires pour décembre** de S&P Global (anciennement Markit). En novembre, l'économie américaine a agréablement surpris : le PMI composite des États-Unis a dépassé les 54 points, montrant une expansion solide, notamment dans le secteur des services (environ 54-55) avec une croissance soutenue dans l'industrie (autour de 52). Ces chiffres ont montré que, malgré des taux élevés, l'économie américaine conserve un bon rythme au quatrième trimestre. Maintenant, les investisseurs vérifieront si l'élan s'est maintenu en décembre. Si le PMI composite reste dans une fourchette de mid-50s, cela confirmera la résilience des affaires et de la demande américaines, soutenant les sentiments « haussiers » à Wall Street. Le marché prêtera particulièrement attention à l'indicateur des nouvelles commandes et à l'emploi dans les indices : la croissance des nouvelles commandes signale un bon début pour 2026 pour les entreprises, et la composante emploi dans le PMI montrera si les entreprises ont commencé à réduire le personnel. Dans le contexte des Nonfarm Payrolls déjà discutés, des signaux concordants (par exemple, un ralentissement de l'embauche et une légère diminution du PMI) donneront une image globale de refroidissement. Au contraire, un PMI fort face à de faibles Nonfarm Payrolls pourrait signifier que la faiblesse principale est concentrée précisément dans les grandes entreprises, tandis que les petites et moyennes entreprises se sentent encore en confiance. Quoi qu'il en soit, les indices PMI publiés à 17h45 heure de Moscou constitueront l'accompagnement final des statistiques macroéconomiques de la journée, auquel les traders réagiront avant la clôture des marchés.
Marchés des matières premières : pétrole et données sur les stocks
Après la clôture de la session de négociation principale, les investisseurs des marchés des matières premières recevront leur dose habituelle d'informations – à 00:30 heure de Moscou, l'Institut Américain du Pétrole (API) publiera son rapport hebdomadaire sur les **stocks de pétrole** aux États-Unis. Bien que les statistiques officielles de l'EIA ne sortiront que le lendemain, les données de l'API donnent souvent le ton du mouvement des prix du pétrole lors de la session asiatique du mercredi. Actuellement, le marché du pétrole tente de se stabiliser après un automne volatile : les prix du WTI avaient précédemment chuté à des niveaux minimaux depuis des années (en dessous de 70 $ le baril), mais se sont ensuite partiellement redressés en raison de la réduction de la production par l'OPEP+ et des premiers signes de croissance de la demande en Asie. Maintenant, l'attention se tourne vers les stocks aux États-Unis : le facteur saisonnier (saison de chauffage) entraîne généralement une réduction des stocks commerciaux de pétrole brut et de produits pétroliers à la fin de l'année.
Si le rapport de l'API fait état d'une diminution substantielle des stocks de pétrole pour la semaine, cela confirmera une forte demande en énergie et pourrait faire monter les cotations Brent et WTI. Les stocks à Cushing (pour le WTI) sont particulièrement importants – leur chute à des niveaux minimaux depuis plusieurs années cet automne a déjà provoqué des rallyes de prix. D'un autre côté, une accumulation inattendue de stocks (augmentation du chiffre) indiquerait un excédent temporaire d'offre ou une réduction de la transformation dans les raffineries, ce qui pourrait exercer une pression à la baisse sur les prix du pétrole. En plus du pétrole brut, les investisseurs par le biais de l'API surveillent traditionnellement également la dynamique des stocks d'essence et de distillats : une augmentation de leur volume pendant la période hivernale sera un signal d'affaiblissement de la demande finale de carburant. En général, le marché pétrolier navigue actuellement entre les efforts de l'OPEP+ pour restreindre la production et les craintes de récession qui réduisent la demande. Par conséquent, toute donnée confirmant une tendance (qu'elle soit une réduction ou une augmentation des stocks) pourrait provoquer un mouvement significatif des prix. La volatilité du pétrole, à son tour, influence les actifs connexes : les devises des pays exportateurs (dollar canadien, couronne norvégienne, rouble russe) et les actions des entreprises pétrolières et gazières. Les investisseurs dans ces segments doivent être prêts à des fluctuations nocturnes et, si nécessaire, à couvrir les risques de prix avant la publication des statistiques de l'API.
Rapports d'entreprise : Lennar et VINCI sur le radar
Sur le front des entreprises, le 16 décembre, la période relativement calme de l'entre-saison sera dynamisée par les rapports de plusieurs grandes entreprises cotées en bourse à travers le monde. Les résultats de la société américaine **Lennar Corporation** et du français **VINCI** méritent une attention particulière, car ils seront publiés avant l'ouverture des principaux marchés de leurs pays. Ces rapports fourniront des informations sur des secteurs sensibles aux tendances macroéconomiques - l'immobilier aux États-Unis et l'infrastructure en Europe.
Lennar (LEN, S&P 500) – l'un des plus grands constructeurs de logements aux États-Unis – publiera ses résultats financiers pour le 4ème trimestre de l'exercice fiscal 2025. Ce rapport est particulièrement important dans le contexte de la baisse évoquée sur le marché du logement américain. Les investisseurs s'attendent à voir comment les ventes de maisons de Lennar ont évolué et comment les coûts ont augmenté en raison des taux d'intérêt élevés. Au trimestre précédent, Lennar avait démontré une résilience remarquable : malgré la hausse des taux hypothécaires, le chiffre d'affaires avait été soutenu par la vente de stocks de maisons à des prix fixes et une forte demande dans les États du Sud. Cependant, la marge a pu souffrir - le marché s'intéresse à la dynamique des bénéfices et aux prévisions de la direction. Si Lennar annonce une réduction des nouvelles commandes de maisons et un prévision prudente pour 2026, cela confirmera la complexité de la situation dans le secteur et pourrait avoir un impact négatif non seulement sur les actions de Lennar, mais aussi sur celles des entreprises concurrentes de construction de maisons (D.R. Horton, PulteGroup) et des industries connexes (fabricants de matériaux de construction, détaillants de meubles). D'un autre côté, tout signal positif – par exemple, une stabilisation de la demande en décembre ou des plans de réduction des coûts de la part de l'entreprise – soutiendra l'intérêt des investisseurs pour le secteur, compte tenu du fait que les cotations de nombreux développeurs avaient fortement corrigé auparavant. Le rapport de Lennar fournira également des informations indirectes aux banques spécialisées dans les hypothèques et aux régulateurs surveillant la « santé » du marché du logement.
VINCI (DG, Euro Stoxx 50) publiera ses résultats de production pour novembre, y compris des données sur le trafic et le chiffre d'affaires de ses actifs d'infrastructure. VINCI est un conglomérat français diversifié qui gère des autoroutes à péage, des aéroports, des entrepreneurs en construction et des projets énergétiques dans le monde entier. Les chiffres mensuels sur le trafic routier et le flux de passagers dans les aéroports servent de baromètre de l'activité économique en Europe. Au cours des mois précédents, VINCI avait enregistré une croissance robuste du trafic sur les autoroutes françaises et une reprise comparable du flux de passagers dans ses aéroports (après les chutes pandémiques). Cependant, à l'automne, les taux de croissance auraient pu ralentir en raison des prix élevés du carburant et d'un affaiblissement de l'économie européenne. Si le rapport indique une diminution de l'intensité du trafic (par exemple, une baisse du trafic sur les autoroutes à péage en novembre par rapport à l'année précédente) ou une stagnation du transport aérien, les actions de VINCI et d'autres entreprises d'infrastructure de l'UE pourraient temporairement subir des pressions. Le segment de la construction chez VINCI est également en première ligne : le portefeuille de commandes de la division de construction est un indicateur de l'activité d'investissement. Tout signal de réduction de nouvelles commandes ou de report de projets en raison de la hausse des coûts de financement alertera le marché. Néanmoins, VINCI est reconnu comme une entreprise défensive avec un flux de trésorerie stable ; si les résultats sont neutres ou meilleurs que prévu, cela renforcera la confiance dans le secteur des infrastructures européennes. Les investisseurs rechercheront également dans le communiqué des commentaires de la direction de VINCI sur les plans pour 2026 - les estimations concernant le trafic en lien avec la possible récession et les projets de participation à des appels d'offres d'infrastructure publiques, qui pourraient être activés si l'UE décide de stimuler l'économie par des investissements.
Parmi les autres entreprises qui publieront leurs rapports ce jour-là, on peut noter des entreprises canadiennes et asiatiques de moindre capitalisation, mais elles ne devraient pas avoir d'impact significatif sur les sentiments globaux. Dans l'ensemble, le calendrier des rapports d'entreprise du 16 décembre est léger, et les marchés réagiront de manière ciblée aux rapports d'émetteurs individuels. Cela signifie que les facteurs macroéconomiques et les événements politiques auront la priorité dans la détermination de la direction des indices boursiers.
Ce sur quoi les investisseurs doivent se concentrer
Au cours de cette journée riche en événements, les participants au marché devraient se concentrer sur les points clés suivants :
- Statistiques des États-Unis : Les données macroéconomiques reportées (marché du travail, construction de logements) donneront le ton au commerce mondial. Des chiffres faibles renforceront les attentes d'un assouplissement de la politique de la Fed et soutiendront les actions, tandis que des chiffres fortement inattendus pourraient au contraire solidifier les sentiments « faucons » et entraîner une correction.
- Climat des affaires selon les PMI : La publication simultanée des PMI préliminaires dans de nombreux pays fournira un aperçu global de l'économie. Les investisseurs doivent comparer les tendances : la contraction se poursuivra-t-elle dans l'industrie européenne, la croissance des services se maintiendra-t-elle aux États-Unis et en Asie ? Ces indicateurs aideront à ajuster les prévisions de PIB et de bénéfices des entreprises pour le début de 2026.
- Décisions géopolitiques : Les résultats du sommet de l'UE à Helsinki pourraient influencer les attentes à long terme concernant le secteur de la défense et le risque politique en Europe de l'Est. Toute mesure annoncée ou tout financement de la défense sera un facteur pour réévaluer les entreprises liées à la défense et à la sécurité, et pourrait avoir un impact indirect sur le cours de l'euro et les indices régionaux.
- Actions des banques centrales : La décision de la Banque du Canada sur l'achat de bons du Trésor est un signal d'évolution des conditions monétaires. Les investisseurs doivent évaluer cela en conjonction avec la rhétorique des principales banques centrales (Fed, BCE) : un tournant vers un ton plus doux pourrait être attendu en 2026. Tout indice d'assouplissement supplémentaire (même technique, comme au Canada) sera perçu positivement par le marché, réduisant les rendements obligataires et soutenant la demande pour les actifs risqués.
- Rapports d'entreprises : La réaction aux résultats de Lennar, VINCI et d'autres sociétés indiquera les sentiments dans des secteurs spécifiques. Par exemple, un rapport solide de Lennar pourrait améliorer la perception des investisseurs pour l'ensemble du secteur de la construction aux États-Unis, tandis que de faibles chiffres pour VINCI généreraient des inquiétudes concernant les projets d'infrastructure en Europe. Des mouvements individuels des actions peuvent être significatifs, mais le large marché ne réagira que si les rapports confirment ou infirment les tendances économiques générales.
Ainsi, le 16 décembre 2025 sera l'un des jours les plus importants de la période précédant les fêtes, offrant une multitude d'informations pour la réévaluation par les marchés. Il est recommandé aux investisseurs de rester attentifs aux données et nouvelles qui sortent - des publications statistiques aux déclarations politiques. Une analyse complète de tous les signaux de cette journée aidera à comprendre dans quel état l'économie mondiale entre dans la fin d'année et où, au début de 2026, se cachent de nouveaux risques ou opportunités d'investissement. La capacité à interpréter rapidement les informations reçues et à ajuster le portefeuille en conséquence permettra de tirer profit de la volatilité accrue et de poser des stratégies réussies pour l'avenir.